
Pablo Picasso, Le Retour du baptême, d’après Le Nain, 1917
Paris, Musée national Picasso-Paris
Photo Mathieu Rabeau/RMN-Grand Palais/Musée national Picasso-Paris
Édito
Après des mois sombres et des musées fermés au public, nous sommes très heureux d’assister à la genèse de nombreux projets de par le monde ! Ce sera l’occasion de rassembler amateurs, chercheurs, historiens et curieux autour d’expositions ambitieuses aux récits audacieux.
Parallèlement, les livres publiés sur Picasso donneront de nouveaux éclairages sur sa personnalité énergique, complexe et charismatique, qui a rythmé l’histoire de l’art durant plusieurs décennies.
Nous en ferons bien sûr l’écho sur le site www.picasso.fr, plus que jamais enclin à partager les connaissances sur l’artiste.
Claude Picasso
Paris, décembre 2021
Édition limitée, l’aventure éditoriale d’Ambroise Vollard (1866-1939)
On lui connaissait du flair et de l’audace pour dénicher des artistes de talents et valoriser la modernité. On le savait galeriste passionné, trônant dans une boutique au cachet atypique, véritable capharnaüm abritant les œuvres des jeunes artistes qu’il avait décidé de défendre, ce qu’il fit jusqu’à devenir une personnalité incontournable du milieu de l’art internationalement reconnue.
Grâce à cette exposition, le public a pu découvrir une autre passion d’Ambroise Vollard : l’édition d’estampes et la publication de livres illustrés. Une « carrière » parallèle qu’il embrassa avec toute l’énergie dont il était capable, et avec le même entrain qu’il déployait dans sa galerie, ouverte à Paris, rue Laffitte, en 1894. Il sollicita artistes et collectionneurs, afin de faire aboutir des projets ou des idées qui lui étaient chers. Il édita notamment la série Les Saltimbanques de Picasso, en 1913, après avoir fait l’acquisition de quatorze des dix-huit gravures qui la composent.
Durant les années 1920 et 1930, ses éditions ouvrirent la voie vers de nouveaux concepts de livres d’artistes tout en faisant évoluer le monde fermé de la bibliophilie. Plutôt incompris à ses débuts, l’héritage de Vollard fut admiré par toute une profession et par les artistes qui y furent associés.
« Je prévois un plus complet renversement des rôles : les éditeurs de l’avenir demanderont aux écrivains de mettre leur talent au service de l’inspiration des peintres. »
Ambroise Vollard à Marcel Zahar, 1931.

Pablo Picasso, Portrait de Vollard. III, 1937
Paris, Musée national Picasso-Paris
Photo Adrien Didierjean/RMN-Grand Palais/Musée national Picasso-Paris
Alors que le livre connaît une expansion considérable grâce à la production industrielle, Vollard recherchait la beauté du geste artisanal et publia des ouvrages en séries limitées. « Il donne un nouveau souffle à l’édition de luxe dès 1900 avec la publication du magistral Parallèlement de Verlaine, illustré par Bonnard », écrivaient les commissaires sur les murs de l’exposition. Par des choix typographiques, des papiers minutieusement sélectionnés et des mises en scènes inattendues, Ambroise Vollard fit preuve de finesse et d’intelligence éditoriale en associant des talents.
Il révolutionna le livre d’artiste mais chercha tout de même à satisfaire la clientèle des livres rares. Il choquait autant qu’il fascinait, dérangeait tout en produisant un catalogue magistral. Picasso, dont on connaît l’attirance pour les personnalités hors du commun, participa donc à plusieurs reprises à cette aventure, dont le résultat le plus marquant est sans doute La Suite Vollard, cent cuivres gravés entre 1930 et 1937, initialement réalisée pour un projet d’édition de Minos et Pasiphaé, finalement abandonné. La série sera commercialisée dans les années cinquante par Henri Marie Petiet, qui succéda à Vollard après le décès brutal de ce dernier dans un accident d’automobile.
L’exposition du Petit Palais, à la scénographie au cordeau, montrait d’abord les éditions d’estampes, puis les éditions de livres et enfin les éditions posthumes d’Ambroise Vollard, soulignant l’importance d’Henri Marie Petiet, qui déclarait dans Étude de l’œuvre gravé de Pablo Picasso : « On reste absolument confondu devant le travail gigantesque accompli par Vollard. Jamais nous ne pourrons lui être assez reconnaissants. »
Des matrices, des caractères typographiques, une presse à bras, des dessins préparatoires et des documents facilitaient la compréhension des processus et de la chaîne de production, mettant en majesté la collaboration entre tous ces acteurs et métiers.
L’exposition « Édition limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres » a été présentée au Petit Palais – musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, du 19 mai au 29 août 2021.
Picasso « l’étranger »
Une somme impressionnante qui relate autant la vie de l’artiste qu’un siècle d’histoire de la France, de ses idées et de ses conflits. Le livre d’Annie Cohen-Solal se parcourt comme un roman tant l’écriture fluide emporte le lecteur dans une épopée incroyable. Le propos de l’auteure est ici de montrer les aléas, les refus administratifs et les déceptions auxquels sont confrontés les étrangers installés sur le territoire. Aussi illustre fut-il de son vivant, Picasso n’a pas échappé aux tracasseries, aux chicaneries de fonctionnaires sourcilleux. Il a été « suivi » dès 1901 par les Renseignements généraux, complétant au gré des événements politiques un dossier (n° 76.664, dossier d’étranger, préfecture de police, direction de la police générale) dans lequel figurent ses différentes demandes ou ses réponses. Annie Cohen-Solal a accompli un travail de recherche poussé, retrouvant par exemple l’auteur du funeste rapport du 25 mai 1940, dont le contenu très critique et d’une grande violence empêcha l’artiste d’obtenir la naturalisation française dont il avait fait la demande officielle. Picasso devant même être considéré comme « suspect » selon les critères de l’époque.

Pablo Picasso, Picasso et Sebastià Junyer i Vidal partent en voyage, 1904
Picasso et Sebastià Junyer i Vidal arrivent à la frontière, 1904
Picasso et Sebastià Junyer i Vidal arrivent à Montauban, 1904
Picasso et Sebastià Junyer arrivent à Paris, 1904
Barcelone, Museu Picasso
Photo Gasull Fotografia/Museu Picasso, Barcelona
L’auteure nous renseigne sur les positions de Picasso, ses interrogations, sa détresse parfois, ses débuts difficiles, ses amitiés, ses choix politiques et l’évolution de son travail. Elle montre l’engouement des jeunes conservateurs de musées, tel Alfred Barr aux États-Unis et le peu d’empressement en France pour reconnaitre le talent de cet artiste, résolument « étranger », qui veut en remontrer aux peintres académiques bien installés. Critiques sans pitié, politiques incrédules, visiteurs d’expositions perplexes, rien ne sera épargné à Picasso tandis que sa réputation va grandissant à l’international.
Annie Cohen-Solal rassemble des notes, des témoignages retrouvés, des lettres, des souvenirs publiés, des photographies, et nous fait partager son émotion à chaque découverte. La conduite de Picasso a-t-elle été dictée par son statut ? Parfois, sans doute, surtout pendant la période sombre de l’Occupation, particulièrement compliquée pour les « étrangers » et qui plus est, dans son cas, enclins à soutenir les Républicains espagnols.
D’abord traité d’anarchiste, puis d’inquiétant communiste, la suspicion des autorités l’a poursuivi. Absent des collections publiques françaises jusqu’en 1947, le « camarade » Picasso, très sollicité après son adhésion au PCF en 1944 habilement relayée par le Parti, donne tableaux et dessins aux villes qui en font la demande. En 1947, Jean Cassou (directeur du musée national d’Art moderne) et Georges Salles (directeur des Musées nationaux) font – enfin – entrer l’artiste au musée national d’Art moderne, en compagnie d’artistes contemporains jusqu’alors boudés par les institutions. Marqué par le mépris glaçant de l’administration dont il fut victime, Picasso prend sa revanche : les dix œuvres qu’il juge représentatives de son cheminement personnel sont méticuleusement choisies par lui et il fait une donation, refusant le montant proposé pour l’acquisition de ces tableaux, dès lors qu’il n’en a plus besoin. Cette aide aurait été si précieuse les décennies précédentes…
Fidèle en amitié et en convictions, Picasso a traversé le siècle en subissant les aléas de l’histoire. Ce livre révèle ce que signifie le statut peu enviable d’étranger sur le territoire. Par le biais de ce parcours exceptionnel, c’est toute la politique migratoire qui révèle ses petits secrets, ses infamies comme ses règles strictes et ses consignes.
Annie Cohen-Solal, Un étranger nommé Picasso, éditions Fayard, 2021, 730 pages, 28€.
Picasso au Louvre !
Poète, romancier, critique d’art, Jean Cassou fut l’un des grands directeurs de musées du siècle passé. Sa culture comme son sens inné du contact lui ont permis de rassembler un ensemble remarquable d’œuvres pour ce qui allait devenir l’un des plus grands musées d’art contemporain en Europe.
En 1945, lorsque Jean Cassou est nommé conservateur en chef du Musée national d’Art moderne, il est certain que le « génie, la nouveauté, l’invention détruisent les apparences », et il veut ouvrir les portes du musée aux créateurs de son siècle, dont il aime l’indépendance, l’impertinence, le comportement « héroïque et outrancier » comme il définit celui de Picasso. Avec l’appui de son ami Georges Salles, alors directeur des musées de France, il défend les artistes engagés, veut montrer un état et une histoire du monde par ceux qui, à ses yeux, en sont les principaux protagonistes, tandis que Georges Salles attirait l’attention du Conseil artistique des musées nationaux sur la pauvreté des collections publiques.
Jean Cassou entreprend une grande campagne d’acquisition grâce aux crédits exceptionnels alloués par Georges Salles, avec la complicité du conseil artistique des musées présidé par Pierre David-Weill. Grâce aux relations privilégiées qu’il a tissées avec les artistes, Cassou va aussi obtenir des donations exceptionnelles (outre Picasso, ce sont des œuvres de Matisse, Bonnard, Rouault, Braque, Brancusi ou Léger, entre autres, qui sont données au musée par leurs auteurs). Cassou avait l’ambition de dérouler « le panorama d’une vaste et ininterrompue aventure de l’esprit […], qui, avec une puissance égale, succède aux mouvements du XIXe siècle […]. » Il convient de rappeler qu’à la Libération, une seule toile de Picasso avait intégré les collections nationales !
En 1947, la donation de Picasso comprend dix toiles, choisies par le peintre et Cassou dans les réserves de l’artiste : L’Atelier de la modiste (1926), Figure (vers 1927), La Muse (1935), Nature morte au citron et aux oranges (1936), Portrait de femme (1938), L’Aubade (1942), Le Rocking Chair (1943), Nature morte aux cerises (1943), Femme en bleu (1944), la Casserole émaillée (1945).

Pablo Picasso, Georges Salles, 1953
Paris, Centre Pompidou-Musée national d’art moderne
Photo Centre Pompidou-MNAM-CCI/Dist. RMN-Grand Palais
Cette belle expérience cache une réalité moins avouable. Picasso, « l’artiste étranger », n’a guère connu les ors de la République de son vivant. Point d’invitation, pas d’achats, peu d’aides, et les Renseignements généraux appliqués à scruter ses moindres faits et gestes, ses engagements comme son adhésion au parti communiste. Des notes assassines, des enquêtes de voisinage, des accusations non fondées fourmillent dans son dossier à la préfecture de Police de Paris. Malgré son talent et son cercle d’amis influents, Picasso n’a pas l’heur de plaire aux autorités politiques et culturelles de la France. Il faudra attendre qu’il soit mondialement connu et respecté pour que le ministère de la Culture réalise sa funeste erreur et prennent enfin conscience de la sous-représentation de l’artiste dans les collections nationales. De plus, les relations entre Picasso et les institutions officielles restaient difficiles.

Pablo Picasso, L’Enlèvement des Sabines, 1962
Paris, Centre Pompidou-Musée national d’art moderne
Photo Philippe Migeat/Centre Pompidou-MNAM-CCI/Dist. RMN-Grand Palais

Pablo Picasso, Femme à la mantille, 1949
Paris, Musée national Picasso-Paris
Photo Adrien Didierjean/RMN-Grand Palais/Musée national Picasso-Paris
C’est dans ce contexte que fût organisée, en octobre 1971, l’exposition Picasso au Louvre. Pour se rattraper ou pour le séduire ? Sans doute un peu des deux. Car chacun sait à quel point Picasso aimait ce musée qu’il arpentait volontiers depuis son premier séjour dans la capitale au début du siècle. L’exposition de 1971, surtout « politique », avait une finalité : tenter d’obtenir une donation de l’artiste, si généreux avec les musées en régions, notamment ceux d’Antibes, d’Arles ou de Vallauris. Par ailleurs, bon nombre de ses œuvres majeures, boudées par les responsables culturels aux commandes, étaient désormais conservées et exposées en majesté à l’étranger, comme Les Demoiselles d’Avignon ou Guernica. Picasso, bien que flatté, ne fut pas dupe, ne se présenta pas au vernissage (tout en surveillant de loin le dialogue entre ses tableaux et ceux des grands maîtres du musée). Il ne fit pas d’autres donations, ne coucha aucun testament, ne semblait d’ailleurs pas concerné par l’avenir de son œuvre, une façon toute personnelle de ne pas admettre sa propre disparition inéluctable. Désabusé, c’était aussi une manière de rappeler combien il fut maltraité par l’administration française et ignoré par la rue de Valois.
C’est, entre autres, l’histoire de cette exposition mythique, inaugurée par le président Georges Pompidou le 21 octobre 1971, pour une très courte durée (quelques jours seulement) qui est racontée au musée Louvre-Lens. Même si l’exposition de 1971 ne rassemblait que huit tableaux du maître, ce fut un événement car Picasso devint, à 90 ans, le premier artiste montré de son vivant dans le prestigieux musée. L’historien de l’art André Chastel écrivait dans Le Monde, le jour de l’inauguration : « Picasso va occuper la tribune d’honneur, là où était naguère accrochée La Joconde. On a déplacé pour l’occasion le meilleur de la peinture française du XVIIIe siècle qui y est présenté depuis l’inauguration des nouveaux aménagements du Louvre : Watteau, Chardin, Fragonard… Jusqu’au 31 octobre, les visiteurs pourront y voir huit chefs-d’œuvre, provenant des collections nationales, du peintre qui a le plus décisivement marqué ce siècle. »
Le Louvre-Lens met en scène, jusqu’en janvier 2022, des œuvres de Picasso et les maîtres qui l’ont inspiré. Les échos qui se dessinent entre les œuvres du musée et ses propres recherches montrent la place majeure qu’a occupé l’histoire de l’art dans son processus de création. L’exposition propose de suivre les déambulations de Picasso dans les collections du Louvre. Les documents d’archives évoquent les salles du musée qu’il fréquentait, la place tenue par le Louvre dans la documentation personnelle de l’artiste et, plus largement, dans son imaginaire. Ils permettent aussi de mieux saisir les relations mouvementées de l’artiste avec les institutions, les rendez-vous manqués comme les malentendus.
Ce sera seulement après le décès de Picasso que l’Hôtel Salé, à Paris, sera dédié à son travail, en paiement des droits de succession et après la restauration du bâtiment. Ainsi, la capitale française présente au public, depuis le mitan des années 1980, l’une des plus belles collections au monde de cet immense artiste du XXe siècle, amoureux du Louvre et fasciné par les illustres artistes qu’il abrite.
Les Louvre de Pablo Picasso, Louvre-Lens, du 13 octobre 2021 au 31 janvier 2022.
Liste des expositions
Allemagne
25/09/2021 – 30/01/2022
Picasso, Shared and Divided. The Artist and his Image in East and West Germany
Museum Ludwig, Cologne
01/10/2022 – 22/01/2023
Fernande et Françoise
Kunstmuseum Pablo Picasso, Munster
Australie
10/06 – 09/10/2022
The Picasso Century Exhibition
National Gallery of Victoria, Melbourne
Canada
08/10/2021 – 27/02/2022
Guernica Remastered
Remai Modern, Saskatoon
Espagne
12/11/2021 – 21/02/2022
Dolores (Lola) Ruiz Picasso
Museo Picasso, Barcelone
18/10/2021 – 17/04/2022
El Paris de Brassaï. Fotos de la ciudad que amo Picasso
Museo Picasso, Malaga
07/10/2021 – 06/02/2022
Cara a cara. Picasso y los maestros antiguos
Museo de Bellas Artes, Séville
02/12/2021 – 06/03/2022
Picasso y Aragon, Goya, Gargallo, Bunuel
Museo de Teruel, Teruel
22/09/2022 – 08/01/2023
Picasso – Gonzalez
Fondation Mapfre, Madrid
11/10/2022 – 15/01/2023
Picasso et Chanel
Musée National Thyssen-Bornemisza, Madrid
États-Unis
26/02 – 12/06/2022
Picasso: Painting the Blue Period
The Phillips Collection, Washington
02/10 – 31/12/2022
Picasso: Cut Papers/Papiers découpés
Hammer Museum, Los Angeles
31/01 – 22/05/2022
The South
Dali Museum, Saint Petersburg
31/10/2021 – 30/01/2022
Calder – Picasso
Museum of Fine Arts, Houston
France
13/10/2021 – 30/01/2022
Les Louvre de Picasso
Musée du Louvre-Lens, Lens
04/11/2021 – 13/02/2022
Picasso l’étranger
Musée de L’histoire de l’immigration
Palais de la Porte Dorée, Paris
02/02 – 10/07/2022
Picasso et les avant-gardes arabes
IMA-Tourcoing, Tourcoing
15/04 – 28/08/2022
Picasso et le vin
Cité du Vin, Bordeaux
09/11/2021 – 05/02/2023
Picasso à l’image
Musée national Picasso Paris, Paris
17/05 – 04/09/2023
Picasso dessinateur
Centre Pompidou-MNAM, Paris
14/10/2022 – 19/02/2023
Fernande, la muse de Picasso
Musée de Montmartre, Paris
Japon
26/10/2021 – 25/09/2022
The Mediterranean, Enjoying the Mythical World
Yoku Moku Museum, Tokyo
09/01 – 19/06/2022
Pablo Picasso: Drawing Inspiration From the Israel Museum Collection
Panasonic Shiodome Museum of Art, Tokyo
02/07 – 04/09/2022
Pablo Picasso: Drawing Inspiration From the Israel Museum Collection
Sagawa Art Museum, Shiga
17/09/2022 – 15/01/2023
The Blue Period and Beyond
Pola Museum of Art, Kanagawa
11/11/2022 – 09/01/2023
Pablo Picasso: Drawing Inspiration From the Israel Museum Collection
Nagasaki Prefectural Art Museum, Nagasaki
Pays-Bas
16/10/2021 – 13/02/2022
Picasso Giacometti
Voorlinden Museum, Wassenmar
09/10/2021 – 13/02/2022
Picasso’s Suite Vollard (Collection Mapfre)
Het Noord Brabants Museum, Hertogenbosch
Royaume-Uni
03/06 – 9/10/2022
Picasso/Ingres: Face to Face
National Gallery, Londres
Suisse
11/06 – 25/09/2022
Picasso – El Greco
Kunstmuseum, Bâle
Sénégal
01/04 – 06/2022
Picasso à Dakar, 1972-2022
Musée des civilisations noires, Dakar