Études en profondeur. La couche sous-jacente

Après avoir étudié la surface avec différents types de lumière, nous avons obtenu certaines clés visuelles, caractéristiques d’une toile réutilisée (textures, morphologie des craquelages…). La rugosité de la couche picturale et l’observation au microscope de particules très chromatiques au bord des fissures décrites furent des indices suffisants qui conduisirent à envisager une analyse en profondeur de l’œuvre, afin d’essayer d’individualiser ces strates. Comme point de départ de l’étude des couches internes, il fut réalisé un examen radiographique qui confirma l’existence d’une peinture sous-jacente. En tournant la toile à 90º, la plaque radiographique révéla une composition en phase de réalisation avancée qui représente un couple nu (cat. 1, p.36). La bonne définition de l’image obtenue indique que certains des matériaux picturaux utilisés étaient hautement radio-opaques, comme le blanc de plomb ou le vermillon, des pigments qui furent confirmés dans les analyses postérieures, comme nous le verrons par la suite.

Grâce à la réflectographie aux infrarouges, il fut possible de découvrir certaines phases de l’exécution qui permirent de définir avec plus de précision les lignes initiales du dessin et de détecter de légères modifications dans la composition (cat. 2, p.37).

Pour compléter l’étude sur les couches non visibles, d’autres techniques d’analyse ponctuelle ont été employées, réalisées grâce à l’examen stratigraphique, qui fournirent la possibilité d’accéder à tous les niveaux qui composent la peinture (préparation, couches de peinture). La succession de couches, leur couleur et leur morphologie, et les différents composants furent analysés avec diverses méthodes complémentaires pour la caractérisation des matériaux.

Cliché réflectographie Infrarouge de «les toits de Barcelone».