Museo Picasso Málaga, 20 juin au 25 septembre 2011
Kunstmuseum Pablo Picasso Münster Allemagne, 15 Octobre 2011 au 15 janvier 2012 La Piscine. Musée d'Art et d'Industrie André Diligent de Roubaix 18 février au 20 mai 2012.
Cette exposition présente une sélection de 200 photographies de David Douglas Duncan parmi les milliers montrant le peintre espagnol au travail et plus de 80 de ses oeuvres (sculptures, peintures, céramiques, dessins, etc).
«Les jeunes générations pensent peut-être que Picasso était mystérieux. Il ne l'était pas du tout. En revanche, il y a un mystère pour moi: je l'ai photographié près de vingt-cinq mille fois. À chaque fois, il paraissait tout à fait normal, semblable à n'importe qui, excepté pour les yeux. Il riait, il était toujours très attentif à ce que vous disiez, s'intéressait à vous. Mais lorsque j'étais avec lui, je n'arrivais jamais à savoir à quoi il pensait." David Douglas Duncan, 1996.
Extrait du catalogue de l'exposition:
Les photographies de Duncan n'expliquent pas l'origine de cette faculté de création, mais préfèrent se concentrer sur les conditions. Ce que Duncan dévoile, ce ne sont pas seulement les peintures d'un artiste mondialement connu, mais Picasso lui-même. Le photographe bénéficie d'un privilège unique, celui de pouvoir le capturer par intermittence dans son atelier, et au-delà même, dans son intimité.
Duncan bénéficie d'un autre avantage: celui de capturer l'artiste dans le temps. Ses photographies témoignent en filigrane d'un regard intime, familial, aimant, plein d'empathie. Picasso ne contrôle d'ailleurs pas les épreuves prises ni leur publication.
La correspondance inédite entre les deux hommes éclaire leur relation. La confiance entre eux est manifeste. Picasso dit d'ailleurs à Duncan:«C'est «votre livre». Ces photos représentent votre manière de me voir... Elles sont la vérité ! Ce livre, donc, retrace le déroulement de [votre] visite - et il est véridique». .....Dans une de ses lettres, l'américain retourne le compliment à Picasso et lui précise que ses clichés ont été «réalisés par Pablo Picasso et David Duncan».
Devant le château de Vauvenargues, Picasso fait plus que poser. Ce jour-là, il accueille Duncan sous ces mots:«Le peintre te souhaite la bienvenue. Vite, une photo». Ce signe de bienvenue, c'est un arc-en-ciel au dessus de son château.
Picasso, esprit curieux, est impressionné par l'intrépidité de Duncan. Il éprouve un grand respect pour le courage de l'américain et s'émerveille de ses multiples voyages. Photographe baroudeur, Duncan parcourt le monde entier, mais revient toujours voir son ami peintre:«Ici, c'est ta maison, reviens».
Nul ne sait pourquoi Picasso surnommait Duncan «Ismaël», c'est-à-dire «Dieu m'a entendu». Force est de croire que le photographe a été pour le peintre un véritable don du ciel, capable d'entretenir à jamais sa mémoire, celle d'un artiste soucieux de postérité.
David Douglas Duncan, atelier de La Californie 1957
Gelatin silver print Private collection
© David Douglas Duncan