L’exposition de 1933 fut la dernière pour Picasso à la Valentine Gallery pendant les trois ans qui suivirent. À l’exception de quelques expositions individuelles de peintres de l’École de Paris, le programme de Dudensing se concentra sur l’art américain au plus profond de la Dépression.
Il vendit quelques Picasso et des œuvres européennes pendant ces années, provenant non seulement de Rosenberg, mais aussi d'une autre source importante, le marchand d'art et collectionneur parisien Paul Guillaume (1891-1934). S'intéressant à la sculpture africaine et à l’art contemporain, Guillaume rencontra Picasso et son cercle d'amis artistes et commença à acheter leurs œuvres. Il ouvrit une galerie en 1914 et, bien qu'il ne représenta pas Picasso, Guillaume acheta des œuvres de l’artiste au fil des années.[i] Dudensing et Guillaume collaborèrent pour la première fois en 1928 pour une exposition de De Chirico à la Valentine Gallery, la première exposition individuelle de l’artiste aux États-Unis, après quoi les deux sont restés proches. Guillaume a aidé à organiser des expositions à la Valentine Gallery au début des années 1930.[ii] En plus des œuvres de Picasso, Guillaume envoya à Dudensing des tableaux importants des peintres de l’école de Paris, jusqu'à sa mort prématurée en 1934. Par la suite, sa veuve, Domenica, continua à vendre des œuvres choisies par Dudensing dans la collection Guillaume ; les ventes de ces œuvres aidèrent à soutenir la Valentine Gallery pendant la Dépression.
[i] FitzGerald, Making Modernism, 72 and Angelica Z. Rudenstine, The Guggenheim Museum Collection : Paintings 1808-1945 (New York : The Solomon R. Guggenheim Museum, 1976), Vol. II, 599, fn I.
[ii] Colette Giraudon du Musée Picasso, dans une lettre datée du 3 juin 1996. Voir aussi Michel Hoog, préface à Paul Guillaume et les peintres du XXe siècle : de l’art nègre à l’avant-garde (Paris : Bibliothèque des arts, 1993), 8.