L’agrément de la première dation Pablo Picasso a été signé le 13 novembre 1979 entre l’État et les héritiers. Elle comprend 203 peintures, 158 sculptures, 16 papiers collés, 29 tableaux reliefs, 88 céramiques, 3000 dessins, des ouvrages illustrés, des manuscrits et des œuvres alors qualifiées d’ « art primitif ».
Quarante ans après cette dation, le musée Picasso Paris présentait une exposition intitulée « Picasso. Chefs-d’œuvre ! », où nombre d’œuvres de cette dation étaient confrontées à d’autres collections. Ce regard rétrospectif mettait notamment en avant Les Femmes à leur toilette, 1937 Grande baigneuse au livre, 1937, La Chèvre, 1950 ou Musicien, 1972, œuvres figurant dans la dation de 1979. La dation comportait nombre d’autres œuvres majeures, comme l’Autoportrait de 1901, Deux femmes courant sur la plage, 1921 Paul en Arlequin, 1924, Le Baiser, 1925 ou encore Grand nu au fauteuil rouge », 1929. Chaque génération de spécialistes et de conservateurs y a trouvé de nouveaux centres d’intérêt.
La collection particulière de Picasso a également été donnée, selon le vœu de Picasso, à l’État par ses héritiers. Elle réunissait initialement une cinquantaine d’œuvres de maîtres anciens et modernes qui sont entrées dans les collections en 1973.
Une dation a également été effectuée par l’héritière de Jacqueline Picasso. Acceptée officiellement le 13 mars 1990, elle comprend 47 peintures, 2 sculptures (dont le Faucheur de 1943, qui avait été envisagé dans la dation de 1979), 40 dessins, 24 carnets de dessins, 19 céramiques, 245 gravures et lithographies). Cette nouvelle dation a fait l’objet d’une exposition au Grand Palais en 1990. 11 œuvres ont fait l'objet d'une procédure de dation par les héritiers de Dora Maar en 1998, dont le portrait de Max Jacob au crayon de 1915 et la gouache Dora et le Minotaure, de 1936. Les enfants de Maya Picasso ont procédé à une dation en 2021 (six peintures, deux sculptures et un carnet de dessins) qui a été exposée au Musée Picasso en 2022.
Les archives personnelles de Picasso ont été déposées par ses héritiers en 1978 pour pré-classement puis sont entrées dans les collections nationales par une donation en 1992 (200 000 pièces). Cet ensemble gigantesque, témoin du goût de l’archive de l’artiste (« Pourquoi jeter ce qui me fit la grâce d’arriver jusqu’à moi ? », disait-il) a été inventorié et a pu être présenté dans certaines expositions, à commencer par Les Archives de Picasso : « on est ce que l’on garde ! »[1]
Dans la perspective de la création du Musée Picasso, d’importants legs, dations ou donations ont été effectués à partir de 1980 par les amis et proches de Picasso.
[1] Réunion des Musées Nationaux, 2003.