Claude Picasso

En devenant l'Administrateur judiciaire de l'indivision Picasso, Claude Picasso s'est engagé à défendre l'oeuvre de Pablo Picasso.

I. L'engagement d'une vie

Né en 1947, Claude Ruiz-Picasso est le fils de Pablo Picasso et de Françoise Gilot. Après des études en France et en Grande-Bretagne, il vit à New York de 1967 à 1974. Il y assiste le photographe Richard Avedon et suit les cours de l’Actor’s studio tout en travaillant comme photojournaliste. Il participe à la production de films publicitaires et à la mise en scène de pièces de théâtre. Au décès de son père, Claude Picasso revient en France pour s’occuper de la Succession Picasso. Il rejoint l’équipe de Maître Maurice Rheims qui inventorie et estime plus de 40 000 pièces. Il participe à l’édition du catalogue raisonné de l’œuvre gravé avec Brigitte Baer et met toute sa documentation à la disposition de Werner Spies et de Christine Piot pour la réalisation d’un catalogue des sculptures. 

II. L'inventaire d'une oeuvre

Pour le paiement des droits de succession, Claude Picasso apporte son aide à la mise en place d’une dation qui aboutit à la création du musée Picasso à Paris. Il rencontre alors le Président de la République Valéry Giscard d’Estaing. C’est Dominique Bozo, le premier directeur du musée, qui sélectionne les œuvres en vue de la dation et avant le partage entre les héritiers. Claude Picasso met au service de ce nouveau musée sa connaissance de l’œuvre et de l’entourage de l’artiste. Il facilite ainsi les échanges entre les conservateurs, l’architecte Roland Simounet, le ministère de la Culture et les différents membres de la Succession Picasso.

III. La défense du droit d'auteur

Parallèlement, Claude Picasso s’investit dans la protection des droits d’auteur en devenant le président de la Spadem (société de perception et de répartition des droits d’auteur pour les artistes d’arts visuels) de 1976 à 1989. Grâce à son impulsion et à la notoriété de l‘œuvre de Picasso, la protection des auteurs se développe au travers de négociations menées au sein des instances représentatives et de la création de nouvelles sociétés de perception en Afrique et dans les pays de l’Est. Il signe ainsi à Moscou les premiers accords de réciprocité Est-Ouest entre sociétés d’auteur. Ce travail trouve un large écho au sein du ministère de la Culture lors des travaux pour la mise en œuvre de la Loi n° 85-660 dite "Loi Lang" du 3 juillet 1985 relative aux droits d'auteur et aux droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des entreprises de communication audiovisuelle. 
En 1989, Claude Picasso est nommé Administrateur judiciaire de l’Indivision Picasso et quitte la présidence de la Spadem mais continue à surveiller et protéger les œuvres de Picasso en initiant de nombreuses procédures en contrefaçon en France et à l’étranger, particulièrement aux États-Unis où il témoigne à plusieurs reprises pour faire valoir les droits des auteurs face au droit anglo-saxon peu protecteur pour les artistes

IV. Picasso Administration

En 1995, Claude Picasso crée Picasso Administration pour optimiser la protection et le contrôle de l’utilisation du nom, de l’image et de l’œuvre de Pablo Picasso dans les domaines de la propriété littéraire et artistique (les droits de reproduction, de représentation, droit de suite) mais aussi sur le terrain du droit des marques et des droits dérivés de la personnalité. Picasso Administration est une entreprise de 8 salariés qui autorise, refuse, contrôle, perçoit les droits attachés aux œuvres de Picasso au nom et pour le compte de l’Indivision. 
Picasso administration a aujourd’hui plus de 18 ans d’expériences dans la gestion des droits d’auteur. C’est une structure unique et originale qui permet de faire entendre une voix forte et indépendante. Ainsi, lors de l’incorporation dans la loi française de la directive européenne sur le droit de suite (un pourcentage du prix de vente d’une œuvre doit être reversé à l’auteur ou à leur ayant droits), Claude Picasso a pesé de tout son poids pour faire modifier un décret d’application qui voulait exclure les artistes décédés du bénéfice du droit de suite dans les galeries d’art. 
Claude Picasso suit de très près l’évolution du droit d’auteur en général, et en particulier dans les économies immatérielles où il est parfois attaqué voire nié et toujours difficilement appliqué. Il n’hésite pas à aller en justice pour faire respecter les œuvres de son père. 
Claude Picasso est chevalier de la Légion d'Honneur et de L’Ordre des Arts et Lettres, il siège au conseil d’administration du museo nacional centro de arte Reina Sofia à Madrid, du musée national Picasso de Paris et du museo Picasso de Barcelone. Il continue par ailleurs à organiser des expositions pour mieux faire connaître l’étendue de la créativité de Picasso et à publier des articles dans des ouvrages de références. Il n’a jamais cessé d’exercer son métier de photographe, designer et réalisateur.